Les vagues

A cette époque le surf n’existait pas. Ils savaient négocier les vagues sans planche de surf. Ils se lançaient du haut de la vague lorsqu’elle commençait à déferler, en nageant rapidement et arrivaient la tête hors de l’eau (ou dans l’eau) jusqu’au bord de l’eau, soit plus de 30 mètres de glissade. Pour les non puristes, il s’agissait de repérer une cible du sexe opposé et de foncer sur elle pour établir un contact musclé et inexcusable.
Ils utilisaient aussi des engins : bouées, roues de véhicule et le fin du fin, périssoires, canoë et kayaks pour dévaler jusqu’au rivage, mais le passage de la barre vers le large avec ces engins ne s’adressait pas aux manchots.
Le soir, on pouvait entendre dans le silence relatif de la nuit, les vagues s’écrasaient sur la berge ou sur un ban de sable. Ce bruit ressemblait à la respiration d’un être humain et il était perçu de très loin. Si on s’approchait , on pouvait voir des vagues phosphorescentes de couleur vert pale et d’écume blanche. C’était féerique.
En haut de la montée de Paradis plage, ils pouvaient déguster une ''aqua limone'' (eau, citron pressé, glace pilée et sucre en poudre) de première grandeur.
Cela faisait partie du circuit nocturne : ''prendre le frais''.
Ils pouvaient regagner leur lit, après une journée chaude, épuisante et recommencer les jours suivants.
Bouisseville 1946 1961
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